Lorsque l’inquisiteur Valence Delacroix est enfin vaincu par ses mages aux côtés des membres vaillants de la Caravane, la Sibylle émerge de ses rangs pour prendre le contrôle de Roc-aux-Sorcières, terminant la chasse aux chevaliers selon ses propres termes. Après avoir remercié les membres du groupe pour leur aide précieuse, elle leur ouvre le passage vers la sortie de la ville pour leur permettre de quitter avant que les hostilités ne s’intensifient.
Anxieuse de libérer les siens du joug de la Providence et de tous ceux qui pourraient vouloir les opprimer, la Sibylle libère la Martyre Sainte-Élie-des-Ombres de son Ossuaire de Notre-Dame-des-Ombres et l’introduit à l’intérieur de Roc-aux-sorcières, laissant la Banshee furieuse déferler sur ses ennemis. Se faisant, elle s’assure que le savoir qui pourrait permettre d’entraver leur chemin disparaisse avec le dernier des chevaliers à tomber. Ayant découvert comment recréer les cristaux d’aurore tel que fournis par les membres de la Caravane qui les ont dérobés de Valgaard, Katrin cristallise l’âme des chevaliers morts au combat pour alimenter le pouvoir de ses troupes.
Revenant d’un voyage à Notre-Dame-des-Ombres pour communier avec le fantôme de Sainte-Élie, le Roi Olven traque les membres de la Caravane, clamant haut et fort avoir affaire à eux de toute urgence. Le Roi de Valgaard n’a jamais été aussi sérieux que lorsqu’il présente un choix bien simple au groupe : La Sibylle doit être arrêtée maintenant, ou Olven retournera les âmes de chacun d’entre eux dans les Limbes d'où il les a extirpées. Il promet à la Caravane que s’il devenait inévitable d’abattre la Sibylle pour épargner le monde, il y aurait moyen qu’une autre siège à sa place. Sans la Providence pour tenir tête à la montée fulgurante des pouvoirs de Katrin, elle est maintenant laissée sans opposition pour recréer le monde à sa manière. Le Roi est également profondément inquiet face au fait qu’elle soit en possession de cristaux d’aurore, une substance dangereusement puissante, qu’elle pourra étudier et répliquer sans en comprendre l’essence ni en entrevoir les conséquences. Ses craintes sont d’autant décuplées que les cristaux aient été dérobés de sa réserve personnelle, dans les voûtes de Reliquaire de Valgaard. Sans pitié, Olven mettra, d’un simple soupir, fin à la vie de tous ceux et celles qui refuseront de participer dans la conclusion de cette guerre magique. Après s’être assuré de l’efficacité de ses menaces, il installe un campement près de Saint-Castel pour planifier ses opérations et aider les membres de la Caravane à œuvrer dans leurs plans.
Insatisfaite suite à ce carnage, la Sibylle se tourne vers le berceau de la Providence, Ormecolline, dans l’espoir d’y effacer toutes traces de ce qui a mené à la création de l’Ordre. Insufflés de la puissance des cristaux d’aurore, des arcanistes armés d’explosifs se sacrifient pour le bien de leur cause en prenant pour cible le Roi Guillaume ainsi que ses archives. Bien que l’attentat ne soit pas un succès, la Sibylle se contente d’avoir détruit une partie de la base de savoir d’Aslande, et se tourne vers sa dernière cible: l’Église de Dieu qui siège à Saint-Castel.
Persuadée que se débarrasser du Saint-Père et prendre le contrôle de la Basilique la placera dans une position favorable, Katrin marche sur la capitale sainte avec ses troupes. Celles-ci se fracassent sur un mur de mort-vivants, alors que les nécromanciens de Valgaard se tiennent avec le Roi Olven pour tenir les portes de la capitale avec l’énergie du désespoir. Hélas, infusés de l’énergie magique aspirée de l’âme des Chevaliers de la Providence tombés, les mages de l’armée de la Sibylle écrase les maigres forces valgaardiennes. Katrin dirige ses soldats vers le Saint-Père Edurus pour prendre place dans son trône, et alors qu’elle y siège, déterminée à faire asseoir les pratiquants de magie au sommet du monde, ses forces déferlent sur la ville comme une vague inarrêtable.
Les mages, cependant, se voient atteints par de plus en plus d’éclats de violence envers les leurs; leur esprit, corrompu par le zèle des âmes de Chevaliers qu’ils ont consommés, ne sait plus reconnaître leur cause, se tourne les uns contre les autres. Ils se voient de plus en plus prompts à se sauter à la gorge les uns des autres, s'entretuant, réduisant leurs nombres à vue d'œil, tout cela sous le regard impassible de Katrin qui ne sourcille pas.
Ses troupes brisées par la folie, la Sibylle ne peut empêcher les renforts d’entrer dans la capitale, ouvrant le chemin à la Caravane et aux survivants nécromanciens jusqu’à elle. La Basilique, autrefois un lieu de paix et de recueillement, est désacralisée, ses murs suintant du sang d’alliés et d’ennemis. Prêtres ou arcanistes, les cadavres qui jonchent ses halls sont difficiles à départager. Au loin, l’écho de cris de rage retentit, alors que des voix scandent «Mort aux sorcières !» avec une ferveur qui aurait dû appartenir aux défunts Chevaliers de l’Ordre.
C’est là, au cœur de la Basilique de Saint-Castel, que la Sibylle tiendra tête à tous ceux qui auront le courage de l’affronter, aux côtés des derniers mages lucides qui partagent ses convictions. Devant l’affluence de forces qui s’amassent devant elle, elle se dresse au-dessus du groupe et ordonne, sans discrimination, l’extermination de tous. Ceux qui lui restent fidèles s’imbuent une nouvelle fois, une dernière fois, de cristaux d’aurore, la justesse de leur cause alimentant leur rage suicidaire. La Sibylle, prête à un assaut ultime, lève un cristal d’aurore vers son visage, l’âme cristallisée de Valence Delacroix, qu’elle absorbe pour nourrir son pouvoir.
Les forces de la Caravane et d’Olven s’abattent sur les troupes de la Sibylle, mais leur opposition est redoutable et féroce. N’ayant plus rien à perdre, chaque mage épuise la totalité de ses réserves magiques dans un effort pour tuer, tuer, tuer. Des deux côtés, les forces tombent comme des mouches. Du haut de son trône, Katrin saisit le Voile des Limbes et le tord, de sorte que la Basilique autour d’eux vacille et se transforme, devenant comme une flamme crépitante, tantôt dans le monde des morts, tantôt dans le monde des vivants. La réalité se suspend autour de la bataille, étouffée de brume épaisse, suffocante. Si Valence avait été redoutable jusqu’au moment où ses Chevaliers et Bastions tombèrent, la Sibylle tint tête au groupe à elle seule, prête à déchirer le monde si elle devait tomber.
Des vagues de froid et de mort émanent d’elle et s’abattent sur ses ennemis, leurs corps vaporisés en une fine poussière. Les spectres vengeurs, tirés de leur repos dans les Limbes, hurlent et se fracassent contre les vivants. À ce moment, quelque chose change à l’intérieur de Katrin. Une pulsion humaine, une émotion, un soupçon de l’honneur du Chevalier qu’elle a absorbé. Un instant, elle se voit déchirée entre l’importance de sa cause et un zèle furieux d’y mettre fin. En elle rage des années de conflit entre l’Ordre et son couvent, les restes de l’Inquisiteur fondant comme un limier sur sa proie, saisissant le moment de la faire vaciller. Cet instant d’hésitation relâche sa poigne sur le sous-monde et rétablit la réalité, réalité dans laquelle elle est seule contre tous.
La Sibylle vaincue par un incommensurable effort commun, et la liste de ses victimes atteignant des proportions monstrueuses, les rares survivants de ses troupes s’enfuient pour se fondre à nouveau dans les masses aslandaises, vivant dans la solitude leur insatiable rancœur. Suite à son trépas, sa jeune sœur Amélia se voit octroyer le fardeau de gardienne du Voile, étant la dernière descendante de la lignée des Sibylles. Le cœur saignant des atrocités commises par sa sœur, la Sibylle Amélia se retire dans les ombres pour poursuivre son devoir, ainsi qu’il se doit.