Notre-Dame-des-Ombres
La religion de Notre-Dame-des-Ombres est une religion controversée. Fondée lors du Premier Âge par Sainte-Élie, la foi est souvent désignée comme étant un type d’adoration hérétique et païen, dû à son affinité avec la nature profanatoire de la magie des ombres. L’Église de Dieu et ses priants, par exemple, ne la considèrent pas comme une religion légitime, refusant de lui attribuer, même à la lumière de leurs intentions, autre qu’un statut de culte.
Tout comme le Silence d’Evara, l’église des Ombres base la majorité de ses croyances sur des faits qui ont été comptabilisés dans les annales de l’histoire, contrairement aux fois théistes, dont les événements marquants ne sont que des reliques de l’Âge des Légendes ou de l’Âge Oublié. Depuis l’exécution au bûcher de Sainte-Élie, bon nombre de clercs se retrouvent dans son histoire de sacrifice, d’incompréhension et de trahison de la part de l’état supérieur. La foi de Notre-Dame-des-Ombres inspire les gens et nous pousse à triompher du monde sordide dans lequel nous nous trouvons, de s’entraider afin de parvenir ensemble à une réalité plus agréable pour tous.
Évangile profanatoire
Notre-Dame-des-Ombres est une religion moderne, alors que ses plus anciens mythes ne remontent à peine qu’au 8e siècle, lors de l’exécution de la Martyre. Saint-Père Escelcius Ier ordonna personnellement sa mise à mort, ce que plusieurs virent comme un message de la part du Saint-Père qu’il serait certain de raffermir rigoureusement les sanctions des péchés du Pilier de la Prudence. Ces doctrines sévères poussèrent une maigre secte d’hérétiques à se séparer du clergé et poursuivre leur culte de Sainte-Élie malgré tout, ce qui mena plus tard à une importante guerre civile religieuse qui ravagea les Plaines d’Aslande.
Or, même aujourd’hui, les idéologies véhiculées par la foi de Notre-Dame-des-Ombres demeurent entièrement pacifiques et bienveillantes, et ce, malgré la réputation ignoble que l’Église tente de leur créer depuis le Ier Âge. Ses priants sont humbles, généreux, parfois même bien plus que pourrait l’être le clergé de Dieu, n’utilisant leur foi qu’afin de répandre le plus de bien possible, à l’image pure de la Martyre. Ils ne s’engagent pas à répandre leur parole, désirant simplement venir en aide à ceux dans le besoin, le tout dans la plus grande compassion, charité et générosité, et ce, même au dépens d’eux-mêmes.
La Mère de la Nuit
Malgré son statut fondamental aux croyances de l'église des Ombres, Sainte-Élie n’en est pas la figure divine. Avant son exécution, Sainte-Élie fut la disciple des enseignements de la Mère de la Nuit: un personnage dont la représentation est contestée par plusieurs des rares érudits qui ont daigné l'étudier.
Parfois illustrée sous la forme d’une créature ténébreuse, ou encore possédant un gigantesque corps de serpent, la Mère de la Nuit arbore toujours une apparence difforme et hideuse. Toutefois, la plupart des récits ne mentionnent pas d’apparence quelconque et demeurent vague sur la façon dont elle se présente à Sainte-Élie. Dans le Tenebricon, Sainte-Élie ne décrit jamais le physique de la déesse. La Martyre préfère l’emploi de termes qui explorent les sentiments que la Mère de la Nuit a provoqué en elle: «D’abord vint l’Effroi, ensuite l’Ire, suivie du Chagrin et d’un profond Abandon. Mais la Mère de la Nuit est Bonne et Bienveillante, et l’Abandon fut remplacé par l’Amnistie.» (Sainte-Élie, L’Éloge, p. 71). On peut lire également dans un passage ultérieur: «Et encore je fus visitée par la Culpabilité, profonde, poignante et froide. De la Crainte je fus libérée, et je fus acceptée dans Son Étreinte.» (Le Testament, p. 533). Ainsi, Sainte-Élie illustre autant les origines troubles de la déesse que son apparent désir de propager la charité et la rédemption des hérétiques.
Prière
Sombre lune, sombre nuit, solitaire et sans bruit, Toi qui par-delà tout nous unis, entend mon appel, Ô Mère de la Nuit, et accorde-moi.
Sainte-Élie
Simplement surnommée la Martyre, l’histoire a de la difficulté à se prononcer sur les faits qui composent la vie de Sainte-Élie. Plusieurs passages du Tenebricon laissent porter à croire qu’elle fut un jour l’une des Vicaires de l’Église de Dieu, mais rien n’est mis en évidence. À la suite de sa première communion avec la Mère de la Nuit, Sainte-Élie développa la magie de son église, avec laquelle elle tisse les ombres afin d’en faire du tissu cicatriciel pour guérir les maux de la chair. Cependant, lorsque la Martyre partagea ses découvertes avec l’Église de Dieu, celle-ci la condamna en tant que sorcière à être brûlée vive au bûcher de Saint-Castel. Depuis, la religion en entier poursuit l’adoration de Sainte-Élie, autant son sacrifice que ses intentions des plus pures. Elle incarne pour eux l’emblème de ce qui est saint, et par conséquent, l’église ne s’est jamais subséquemment nommé de chef religieux et spirituel, afin d’honorer la place que la Martyre prenait au sein du clergé de jadis.
«Les bonnes actions ne sont pas toujours nobles et les mauvaises actions ne sont pas toujours honteuses; néanmoins, nous nous devons de toujours s’évertuer à faire le bien.» (L’Éloge, p. 140)
Prière
À toi Martyre, je suis fidèle éternellement, dans la joie et l’amnistie, dans la misère et le tourment, Ô, Sainte-Élie, accorde-moi.
La Cathédrale
Le point central de la religion est situé autour de la Cathédrale de Notre-Dame-des-Ombres, au Sud de la vallée de Navram. Havre de prière autrefois synonyme d’exile de la société, les pieux de l'église des Ombres se sont éventuellement amassés aux murs de la Cathédrale. Il s’agit du seul endroit de prière officiel de la religion, alors que sa réputation sacrilège empêche ses priants de pratiquer ouvertement en toute impunité.
Le Tenebricon
Étant une religion relativement moderne, l'église des Ombres ne possède qu’un seul ouvrage qui méritent réellement l'appellation de texte sacré: le Tenebricon. Collection d’écrits composés par Sainte-Élie elle-même alors qu’elle développa la magie qui lui est aujourd’hui caractéristique, le Tenebricon rassemble tout ce que Notre-Dame-des-Ombres considère comme étant le canon de la religion. L’épais corpus aux pages noires n’existe qu’en peu d’exemplaires. Ses copies ne sont données qu’aux hauts membres du clergé, tandis que l’original trône sur l’autel de la Cathédrale, adoré en tant qu’objet de prière. Son contenu est divisé en trois parties: d’abord l’Éloge, le Testament et les Sermons.
L’Éloge est écrit à la louange de la Mère de la Nuit et de ses dons qui ont permis à la Martyre d’aider les blessés et de guérir les malades. Le Testament comporte les confessions de Sainte-Élie, écrite alors qu’elle attendait son imminente exécution, et les Sermons compilent tous les textes qui ont étés catégorisés comme étant canon, qu’ils aient été écrits par Sainte-Élie ou non.
Le Calice de Lune
L’emblème actuelle de l’église de Notre-Dame se trouve être le Calice de Lune. Représentée d’une coupe directement surplombée d’un croissant de lune pointé vers le haut, le Calice de Lune invoque la communion avec la Nuit et la révérence qui lui est portée. De plus, chez certains peuples, le Calice peut avoir des connotations liées au sacrifice. Sainte-Élie a illustré elle-même le symbole du croissant de lune dans les pages du Tenebricon originel. Le calice fut ajouté par la suite durant la formation du clergé, après la mort de la Martyre.