L’Ordre de la Providence
Foi. Discipline. Rigueur. Telles sont les qualités recherchées par l’Ordre chez leurs chevaliers. Celui qui doute n’a pas sa place en leur sein. Le Chevalier a un bras fort, assuré, afin de pourfendre le Malin qui se glisse au cœur des Hommes. Sa fondation peut être retracée jusqu’au règne du roi Thérésius, dans les années 350, et ainsi être rapportée à la naissance de l’Église de Dieu. L’intransigeance de leurs croyances fondamentales a eu tôt fait, toutefois, de creuser un fossé entre les deux facettes de l’Église, menant inévitablement à une séparation.
Chaque aspirant à l’Ordre se voit d’abord octroyer le titre d’Écuyer et attribué à un Chevalier qui lui enseignera les rudiments de l’emploi. On dit que l’initiation d’un membre de l’Ordre est si ardue, si exigeante, que plusieurs recrues y ont succombé avant d’en venir à bout. Le Malin frappe même celui qui n’y est pas préparé ; si l’Écuyer ne sait se relever face à lui, alors il n'est pas digne. Les Chevaliers les plus endurants et les plus disciplinés se verront accorder l’honneur de devenir Bastion, un titre prestigieux mais maudit dont l’unique tâche est de devenir le gardien et compagnon d’une sorcière enregistrée auprès d’un Inquisiteur.
Depuis sa réforme complète avec l’ascension du Saint-Empereur, l’Ordre a repris sa place comme armée religieuse défendant la foi du peuple, agissant à titre de garde glorifiée.
Du bord du gouffre
L’histoire de l’Ordre en est une de zèle et de sang depuis sa séparation de l’Église de Dieu. Depuis, bien des Grands Inquisiteurs se sont succédés à sa tête pour essayer de le ramener sur le droit chemin, mais leurs principes, si facilement corrompus, le menèrent inévitablement au même endroit qu’il avait commencé. En 1211, le Grand Inquisiteur Valence Delacroix déclarait la guerre à tout type de pratiquants de magie ainsi qu’à leurs supporters, menant aux confrontations les plus sanglantes que le Vieux-Continent ait connues. Avec sa mort commença le processus de guérison des survivants éclopés de l’Ordre qui, suivant la plus tempérée Inquisitrice Brynhild Coeurdefeu, se tournèrent vers la solitude pour apprendre de leurs erreurs, abandonnant Roc-aux-Sorcières à être réclamée par qui le voudrait bien.
Lorsque l’Église de Dieu revêtit un nouveau manteau avec la Foi des Piliers, le Saint-Empereur assit son pouvoir sur cet ancien ordre de Chevaliers, citant de vieux traités religieux et les appelant de nouveau à prendre les armes pour le Tout-Puissant, cette fois avec une nouvelle mission: la rédemption.
Un Dieu impérieux
Si les agents du Saint-Empereur répandent des idées de pardon inconditionnel et de charité de la part du Seigneur, les Chevaliers de l’Ordre le voient comme un parent strict qui n’hésitera pas à sévir contre sa progéniture si leurs actions lui déplaisent. Les conséquences de ne pas se montrer à la hauteur de ses attentes sont souvent désastreuses, il en va donc de l’honneur des Chevaliers de guider les croyants dans la direction de l’exaltation divine. Plus encore que la Foi, la Providence prône la Ferveur. Plus encore que la Prudence, la providence prône la Vigilance. Plus encore que la Charité, la Providence prône la Miséricorde. Un Chevalier ne peut prendre action contre le malin que lorsqu’il se dévoile à lui sans l’ombre d’un doute; alors seulement pourra-t-il être pourfendu au nom du Tout-Puissant.
Prière
Pour ta gloire, j’attise le bûcher impie. En ton nom, je pourfends les infidèles. Ô Dieu Tout-Puissant, prête-moi…
OU
Pour toi Seigneur, je lève les armes et pourfends les impies. Par l'encens et par l'acier, je ferai régner ta Providence en ce monde, ô Seigneur, Tout-Puissant et Vengeur, accorde-moi...
Cessation des hostilités
Face aux défaites et erreurs du passé, l’Ordre a dû se rendre à l’évidence que leurs moyens n’étaient sans doute pas les bons pour atteindre leurs buts. Prévenir le mal qui pouvait naître dans le cœur d’une sorcière en la brûlant au bûcher n’avait pour résultat que d’attiser les flammes de la rage chez ses sœurs, et corrompre leur cœur à leur tour. Désireux de ne pas opprimer les obtenteurs de magie noire, mais de les aider et de les protéger de leur don, les Chevaliers rebâtissent leurs rangs avec une nouvelle vision plus inclusive avec la venue d’un système d’identification pour les sorcières. Chaque famille est responsable de faire une demande auprès des Inquisiteurs pour inscrire les mages noirs auprès de la Providence afin qu’un Bastion lui soit éventuellement assigné. Chaque Bastion de l’Ordre est spécialement entraîné pour savoir neutraliser l’essence magique de sorts et peut donc à son tour enseigner à sa charge à se protéger de sa magie, en cas de besoin. Cette union entre une sorcière enregistrée et un Bastion dure jusqu’à la mort, sauf dans le cas où ledit Bastion dénoncerait sa sorcière pour abus des conditions de son identification. Beaucoup de sorcières choisissent d’aller s’établir à Roc-aux-Sorcières avec leur Bastion, et ceux-ci n’ont d’autre choix que de suivre pour veiller sur elles.
Bureaucratie impériale
Avec tous les changements apportés suite à l’assimilation de la Providence sous les Piliers, les Inquisiteurs revêtent à présent une toge de juge pour servir la Justice de l’Empire. Devant eux défilent des sorcières attendant leurs papiers d’identifications, des sorcières rapportant leurs papiers signés, des sorcières illégales qui refusent de se conformer aux demandes d’identification du Saint-Empereur, des criminels à comparaître, des prisonniers à exiler, et d’autres citoyens à l’écart de la justice de Sa Sainteté.
Sous l'œil attentif des Chevaliers-Dédicats, les Inquisiteurs font preuve de la plus grande rigueur dans les sentences qu’ils passent afin de ne pas eux-mêmes tomber sous le joug de leur propre justice. Les rapports de tous crimes et de tous décrets sont écrits de leurs plumes de sorte que la position et la situation de chaque malhonnête soit constamment traquée.
D’Est en Ouest
L’usage de leurs talents dépendant maintenant entièrement des désirs de la Foi des Piliers, les Chevaliers de l’Ordre de la Providence ne siègent non pas dans un seul endroit, mais dans plusieurs villes. Servant de gardes pour le Saint-Empire, nombreux sont les Écuyers et leurs maîtres à patrouiller les rues de toutes les villes et villages pour veiller au bien de leurs citoyens et les protéger. Leur présence est généralement bien vue, les Aslandais portant leur foi dans leur cœur. Servant auprès des Inquisiteurs, la plus grande concentration d’agents de la Providence se retrouve à Ormecolline, Saint-Castel, Notre-Dame-des-Ombres, Dhalmar et Havretempête.
Les Dogmes de la Foi
Le besoin de conserver les Dogmes de la Foi au sein de l’Ordre est de comprendre ce que chaque Chevalier sacrifie en prononçant ses voeux: non seulement doit-il être irréprochable dans son chemin de foi, mais il doit aller bien au-delà du citoyen ordinaire, car il est la sentinel et le rempart qui le protégera du malin et de son influence.
La Foi devint la Ferveur. Seulement en se dévouant entièrement, corps, âme et esprit, au pouvoir du Tout-Puissant, seulement dans la plus pure des humilités peut-on exercer le métier de Chevalier pleinement.
La Prudence devint la Vigilance. La discipline inculquée aux Chevaliers fait d’eux les mieux placés pour débusquer et détruire les forces occultes qui joueraient dans les ombres de l’Empire. À eux donc de garder l'œil toujours ouvert pour savoir reconnaître les signes du danger qui toujours guette le petit peuple.
La Charité devint la Miséricorde. Ceux qui sont touchés de près ou de loin par le malin méritent la pitié des preux. Ils sont recueillis, remis sur leurs pieds, et ceux qui désirent épargner à autrui les torts que les forces occultes leur ont causés sont appelés à rejoindre l’Ordre.
L’Égide du Seigneur
Le poing armé du Seigneur fut remplacé par un symbole qui, aux yeux de l’Ordre, leur rappellerait pour toujours leur nouveau serment au peuple aslandais: de se dresser comme une égide, un bouclier contre l’impie, l’hérésie, le Malin. Un rempart immuable derrière lequel tout un chacun pourrait se reposer dans la paix, sans craindre les attaques sournoises de l’occulte. Une nouvelle mission demande un nouvel écu: ainsi la main fermée laissa place à un bouclier paré de l’Épée de Vérité et ceint d’ailes de plumes.
Titres
Écuyer
Comme tout ordre qui se respecte, la Providence soumet ses membres à une période d’initiation. Durant celle-ci, les Écuyers sont attribués à un Chevalier afin d’apprendre les cordes du métier.
Chevalier
Survivre à son service d’Écuyer est preuve de la force et du caractère nécessaires à la naissance d’un preux Chevalier. Après son baptême et son adoubement, le Chevalier est prêt à former un Écuyer lui-même, tout en rejoignant d’autres preux dans diverses divines missions.
Bastion
Forgés dans l’ardeur de leur férocité rivalisant le courroux Divin, les Bastions sont les gardiens incontestés de l’Ordre de la Providence. Entraînés à contrer ou encaisser la magie, les Bastions sont de formidables adversaires et de féroces défenseurs lorsque vient le temps de protéger la sorcière à leur charge. Ils peuvent être aperçus en compagnie de ladite sorcière, ou qu’elle soit, durant chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour, veillant à ce que son cœur demeure pure.
Inquisiteur
Au nombre de cinq au sein de l’Ordre, les Inquisiteurs agissent à titre de juges là où le Saint-Empereur ne peut que constater. Ce sont les mains qui rendent justice en son nom, les épées qui s’abattent sur les hérétiques et les impies. Leur pouvoir décisionnel est surtout réactionnel aux situations auxquelles l’Ordre fait face mais ils doivent en autre temps s’en remettre au jugement du Saint-Empereur.
Cérémonies
Baptême
Lorsqu’un Écuyer est digne d’être adoubé, il est baptisé lors d’une cérémonie durant laquelle il choisit un nouveau nom. Ce nom représente la force avec laquelle il montrera sa dévotion au Tout-Puissant. Purifié dans les eaux de la fontaine de Saint-Castel, bénies du Saint-Empereur même, l'Écuyer émerge un Chevalier.
La Convergence des âmes
La cérémonie au cours de laquelle un Bastion est lié avec une sorcière. Pour que leur sort demeure scellé l’un à l’autre, ils sont tous deux placés à l’intérieur d’un large cercle magique dans un bâtiment fermé et laissés à eux-mêmes 3 jours durant. Des membres du clergé leur offriront à manger de temps en temps, mais le but de l’exercice est que le Bastion s’imprègne de l’énergie de la magie noire qui vit dans sa nouvelle charge, de sorte qu’il sache la reconnaître partout, comme un doux chant précédent un sort, et que la sorcière sache reconnaître l’énergie arcane rassurante du Bastion qui l'accompagnera pour la vie. On raconte que pour chaque Bastion, le chant magique de sa sorcière est différent des autres et qu’il est impossible de le dupliquer pour le duper.